Le plan incliné de Ronquières (Page 1/3).


Un funiculaire vraiment très gros!

Le reportage que vous aller observer sur cette page s'est fait sur plusieurs jours, la partie concernant la tête amont a été réalisé conjointement avec un internaute nommé Victor (Accompagné de son papa), mais nous en reparlerons dans la seconde page du reportage.
Pour la troisi&egrae;me page, nous franchirons le plan par le bac de droite.

Il n'y-a-pas qu'en France que les bateaux vont sur des roulettes.

En circulant sur l'autoroute de Bruxelles à Paris, vous pouvez remarquer entre Nivelles et Mons en regardant vers la droite une tour; Il s'agit de la tour de Ronquières.
Si vous sortez à Feluy pour aller voir la tour de plus près vous allez avoir une surprise!
En effet, en arrivant à cette fameuse tour, d'un coté vous apercevez un immense pont-canal et de l'autre, deux immenses tobogans; C'est le plan incliné de Ronquières situé sur le canal Bruxelles - Charleroi.


Voila ce que vous apercevez depuis la route!



Pris sous un autre angle, on voit très bien le viaduc, le bac, et le bief amont.



Vue depuis la base du pont.


L'histoire de ce canal se scinde en trois étapes.
Tout d'abord le premier canal pour un gabarit maximal de 70 tonnes avec un tunnel "Bete refaite" et un nombre hallucinant d'écluses.
Le tunnel a malheureusement été en grande partie détruit lors de la construction du canal a 1350 tonnes, on peut toutefois en voir un minuscule morceau dans la tranchée en amont du plan incliné.
Vient ensuite le second canal à 300 tonnes, avec un nombre moins important d'écluses et aussi un tunnel "Godarville"; L'ancien canal du centre est au même gabarit.
Enfin, l'actuel canal au gabarit standart de 1350 tonnes, avec 10 écluses dont la plus haute située à Ittre rachete une dénivellation de +/- 15 mètres.
Cette écluse offre deux particularités :
  • C'est l'écluse offrante la plus grande différence de niveau entre 2 biefs en Belgique.
  • C'est la seule écluse avec une porte submersible (Coté aval).
Quelques kilomètres en amont de l'écluse d'Ittre on rencontre le plus gros ouvrage d'art du canal : Le plan incliné de Ronquières.
Au départ de Ronquieres, l'ancien canal rebaptisé "Samme" existe toujours mais n'est plus navigable après les deux premières écluses.

La raison d'être du plan incliné.

Ici, il s'agit de franchir une dénivellation entre les deux biefs de 68 mètres.
A cela s'ajoute le fait que la partie amont du canal a partir du plan incliné est la plus haute du canal de Bruxelles - Charleroi et du canal du centre et aussi de Belgique.
La partie la plus élevée d'un canal est le bief de partage.
Une écluse est grande consommatrice d'eau même en utilisant des bassins d'épargne; C'est cela qui fait que la solution de l'écluse est écartée au profil d'une autre solution.
C'est ainsi qu'en 1968 le plan incliné est inauguré.
A noter aussi que le problême de consommation d'eau s'est aussi posé lors de la construction du canal du centre à 300 tonnes comme à 1350 tonnes; C'est la raison d'être des 4 ascenseurs hydrauliques et de l'ascenseur de Strepy-Thieu.

Venons en au fait!

Comme déjà signalé précédemment la différence entre les deux biefs est de 68 mètres.
La longueur de la pente est de 1453 mètres, l'inclinaison de la pente est constante et fait 5 pourcents.
Le plan est composé de deux bacs se déplacant longuitudinalement sur 4 rails, chaque bac repose sur 296 roues.
Les bacs sont indépendants l'un de l'autre, autrement dit, ils ne sont pas forcés de circuler ensemble; D'ailleurs la pluspart du temps, seul un bac fonctionne.
Evidemment chaque bac possède un contrepoids circulant lui aussi sur des voies, celles-ci étant disposées sous le bac pour faciliter le croisement.


Vue du contrepoids prise depuis le bief aval.


Chaque bac et chaque contrepoids pese +/- 5200 tonnes.
La translation entre deux biefs dure 20 minutes, la vitesse maximale est de 4.2 km/h, les variations de vitesse se font à 5 m/s au carré.
Bacs et contrepoids sont tractés par 8 cables s'enroulant dans des poulies juste en dessous du bief supérieur, mais nous-y-reviendrons...

Les pistes de circulations et les voies supportant les bacs et contrepoids sont sur la majorité du parcours établis en tranchée sauf a l'approche du bief supérieur ou après un court instant au niveau de la route (Un bon endroit pour faire des photos), elles s'élevent sur deux viaducs (Un pour chaque bac et son contrepoids) pour atteindre le bief amont.

Si vous étiez batelier...

Bon, soyons réaliste, il-y-a peu de chances pour que vous le soyez...
Mais supposons quand même que vous faites ce métier histoire de comprendre un petit coup...

Vous devez monter le plan, et vous pénétrez dans le bac de droite, la signalisation vous l'autorise...
Quelques instants après, les deux portes se ferment.
La porte du bief se désolidarise de la porte du bac et l'eau entre les deux portes est évacuée...
Enfin, de chaque coté des portes du bief, commandés par des verrins hydrauliques, des verrous se levent et liberent le bac du bief...
Le bac avance tout d'abord par de petits accoups probablecausés par l'elasticité des cables, puis le mouvement devient régulier.
A ce moment le bac accelere à la vitesse d'un demi mètre/seconde au carré.
Au bout de +/- 90 secondes, vous atteignez votre vitesse de croisière qui est de 1.2 mètre par seconde.

Après avoir croisé le contrepoids, vous atteignez la tête amont du plan, le bac ralenti puis avance par accoups jusqu'au contact avec le bief.
Les verrous commandés hydrauliquement se sont levés en vue de l'accostage du bac au bief puis se rabaissent verrouillant ainsi le bac.
Après quelques instants d'attente, la porte du bief se verrouille a celle du bac, l'espace nuisible se rempli d'eau, puis, les portes décollent légerement histoire d'égaliser le niveau d'eau dans le bac a celui du bief.
Il ne reste plus qu'a lever les portes, et, une fois les signaux au passage pour pourrez continuer votre navigation...

Ceci dit, les photos suivantes (Surtout en bas de la page) vous aideront a y voir plus clair...

Les deux bacs en mouvement!

Il est plutôt rare de voir les deux bacs fonctionner, c'est pourtant la chance que j'ai eu il n'y-a-pas très longtemps, le détour en valait la peine.
J'ai pris une série de photos du bac droit aux endroits les plus interessants; D'abord au début du viaduc, et ensuite, à la tête aval du plan incliné.
Pour voir les bacs de près, je ne puis que recommander la base du viaduc coté gauche en regardant vers l'aval.
Sans dépasser les grilles (Interdit), vous aurez a cet endroit la meilleure vue qu'il soit possible d'esperer!


le bac droit vient de quitter la tête amont du plan.



Détail des roues verticales (236 au total) supportant le colosse de 5200 tonnes.



L'avant du bac.



C'est un coup de chance, les deux bacs sont en mouvement!



Détail des cables de traction du bac reposant sur des roues comme un funiculaire.



la tête aval.

Après ces quelques photos passionnantes, je suis descendu vers la tête aval pour assister à l'arrivée du bac.
Inutile de spécifier que j'en ai profité pour faire une nouvelle série de photos.


A la vitesse de 1.2 m/s, le bac se rapproche du bief aval.



A présent le bac est en décélération.



Il reste un bon mètre a parcourir...


Une fois le contact établi, le bac est verrouillé au bief, puis l'espace entre les deux portes se rempli d'eau (On appelle cela l'espace nuisible).
Il ne reste plus qu'a déverrouiller les portes, et à les lever.
Le levage se fait en deux fois; Les portes se levent légerement de manière a égaliser les niveaux d'entre le bief et le bac, puis elles se levent ensemble permettant l'entrée ou la sortie des bateaux.


Les deux portes sont maintenant levées, les bateaux peuvent sortir.



Le bief aval du plan incliné.



Vue de la tranchée et du bief aval.


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