Histoire d'une passion.


Ou comment devenir un bouffeur de rail...

Premiers pas et folie du métro.

Avant de m'interresser au chemin de fer, j'étais passionné de métro.
Le virus m'a pris au moment de l'inauguration de la premiere ligne le lundi 20 septembre 1976, qui partait de "De Brouckere", se scindait à "Merode" puis désservait "Tomberg" d'une part, et, "Beaulieu" d'autre part.
Cet après-midi là ainsi que la nuit, ce fut la folie dans le sous-sol bruxellois.
Animations, orchestres dans toutes les stations, tout le monde étais sous terre pour découvrir le nouveau moyen de transport.

Pendant les années qui qui suivirent, je passais une grande partie de mon temps libre sous terre, j'aimais surtout faire la section en tranchée le long de la ceinture est de Bruxelles (la ligne 26), en effet, profitant de la trouée du chemin de fer, les ingénieurs en profitairent pour y faire passer le métro.
L'année suivante, les stations St-Catherine et Demey étaient ouvertes.

Puis en 1981, le métro partait vers Molenbeek via Conte-de-Flandre, Etangs-noirs et Beekant.
En 1982, année riche, l'extension vers Woluwe est réalisée à partir de Tomberg, pour désservir Roodebeek, Vandevelde (la plus belle station du métro), et, Alma.
En octobre de la même année, est ouverte à partir de Beekant, pour désservir Anderlecht (St-Guidon) d'un coté, et laeken (Bockstael) de l'autre, cette dernière station est accompagnée de la création de la gare SNCB du même nom et l'abandon de la gare de Laeken.


Tout en longeant la ligne 28, une rame de métro s'engouffre dans la station Simonis.

En 1985 ou 86 la branche vers le Heyzel est ouverte, le pronlongement de St-Guidon vers Veeweide d'une part, et, de Demey vers Herrman-Debroux d'autre part le sont également.
L'année 1988 est une année riche car, au mois de Mai à lieu l'ouverture du cotéde Woluwe des stations Krainem et Stockel.
Concernant cette dernière, elle a recu une décoration reprenant les personnages de Tintin (elle a failli porter le même nom.
A noter que depuis des années cette station était déja achevée à l'état de gros oeuvre.
En octobre, a lieu l'inauguration de la ligne 2 du métro de Simonis à gare du midi.
Les années 90 offrent l'ouverture de la station Bizet à Anderlecht, du prolongement de la gare du midi à Clemenceau proche des abattoirs, et, de l'ouverture de la station Roi Baudouin en prolongement du Heyzel.
D'ici quelques années, on assistera au prolongement de Bizet à Erasme avec 4 nouvelles stations.

C'est vrai, je n'ai pu m'empêcher de ranimer le souvenir du métro, pourtant à la même époque, le chemin de fer m'avais déja pris dans ses bras, mais en France cette fois...

Le train Le Teil - Grospierre.

A cette époque je passais les vacances avec les parents, dans le sud de l'Ardeche, pas très éloigné de Vallon Pont-d'Arc.
Il se trouve qu'en bordure du camping, une ligne de chemin de fer à voie normale subsistait, l'unique ligne d'Ardeche, si on exepte la ligne de la rive droite du Rhone.
Cette ligne partait de la gare de Le-Teil le long du Rhone, se dirigeait vers Vogue, ou par rebroussement il était possible d'atteindre Aubenas, mais en continuant tout droit, on arrivait à Ruoms, puis traversant l'Ardeche, la ligne atteignais Grospierre.
Je n'ai pas connu la ligne en activité au dela, simplement, il était possible d'atteindre St-Ambroix, Bessegues, et Ales ou l'on rejoignais la célèbre ligne des Cevennes.
A l'époque donc, je me rendais à vélo à l'usine de fruits de Grospierre, qui était en fait une coopérative.
Après emballage, les fruits étaient expédiés par train vers Le Teil, puis dans toute l'Europe.
Quatre fois par jour, une locomotive diesel, amenait des wagons vides, manoeuvrait, et repartait avec des pleins.
Souvent j'assistais à ces manoeuvres sur le quai, puis un beau jour, le conducteur me fit monter dans la machine : C'est mon premier contact avec un engin de traction.
Pendant les années qui suivirent, la situation se répeta, on me proposa même de faire l'aller retour jusque Le Teil, mais, les horaires étaient incompatibles avec les repas au camping.
Je fis quand même mon premier tour de loco, et, pour la premiere fois je pus conduire l'engin pendant quelques minutes.
Je n'ai malheureusement aucun document photo de cette ligne.
Les années ont passés, la ligne a cessé toute activité, la voie à été défferée entre Grospierre et Vogue, les rails subsistent entre Le Teil et Vogue d'une part, et, entre Vogue et Aubenas d'autre part, la circulation d'un train touristique sur cette dernière section est ou a été prévue mais j'ignore la suite donnée à ce projet.
Si quelqu'un peut me renseigner ?

La passion du rail se fit moins forte dans les années qui suivirent, si ce n'est durant le mois d'Aout, un abonnement pour circuler dans la zone de Bruxelles, en Tram, Bus, Metro et Train, le prix de l'abonnement fut assez vite amorti.

Ce n'est que vers la fin des années 80 que la passion du rail s'empara de moi.
Je commencai d'abord a observer les trains sur la ceinture est de Bruxelles (ligne 26), et, je me rendis compte que j'étais loin d'être le seul.
Quelques années plus tard, je commencai à faire des photos...
Je commencais a faire des photos en gare du Midi, puis à Schaerbeek, et, enfin sur le reste du réseau.
L'avantage à la gare du Midi et à Schaerbeek, c'est le fait qu'étant gare tete de ligne (terminus de certains trains ou échangement de locos au midi), ce qui me laissait du temps pour discuter avec des conducteurs, puis, plus tard, de faire des promenades en machine à travers toute la Belgique...
Je tiens a remercier tous ces futurs collegues qui ont sans aucun doute ete enchantés de me revoir en tant que conducteur de manoeuvre; Je ne cite aucun nom, mais, je suis sur qu'ils se reconnaitreront!
Les dernieres ballades et photos que j'ai réalisé avant d'entrer au chemin de fer se sont déroulées à Forest-formation, et, Schaerbeek-formation.


L'Eurostar vu de pres dans la future zone stérile.

Une fois devenu cheminot, il arrivait et arrive encore, que j'accompagne des conducteurs pendant leur prestation.
Ce qui me permet de rouler plus vite que 60 km/h avec les types 80.
Je sais qu'au yeux de certains collegues, je dois passer pour un enragé du rail (d'ou le nom de mon site), mais cela ne m'empeche pas de garder un esprit critique (voir Forum), c'est grace à cela que ma passion pour le rail est restée à peu pres intacte.

Baptème TGV.

Juillet 90, j'arrive à la fin de mon service militaire, et, je parviens à avoir trois semaines de vacances.
Les parents étant partis une semaine plus tôt, et, ne voulant pas me taper le trajet en voiture, je me décide à prendre le train pour les rejoindre à Montelimar.
Pour cela, je me décide à prendre le train de nuit vers Paris - il roule toujours actuellement - puis à prendre le TGV à Paris-Marseille.
Le voyage entre Bruxelles et Paris se fit dans un train on ne peut plus bondé, au point qu'en allant aux toilettes, il fallait faire attention à ne pas écraser les gens qui dormaient à même le sol.
Je précise que ce train était plutot lent : Plus de 4 h 30, pour faire le trajet, avec, il est vrai, un arrêt d'une heure en gare d'Aulnoye, mais, il est vrai que cet arrêt permet de rattrapper le retard.

Arrivé à Paris-Nord, un rapide trajet en RER, et j'arrivai en gare de Lyon.
Pour ce 1 Juillet, l'activité était intense, les départs se succédaient à une cadence infernale.
Vers 7h20, le TGV 807 entrait en gare, je montai directement à bord, et, 20 minutes plus tard, les portes se fermaient.
Un petit quart d'heure plus tard, notre rame pénétrait sur la ligne grande vitesse, et, rapidement nous avons atteind les 270 km/h.
De ce voyage, je me souviens de la sensation de montagnes russes, mais, il est vrai que je n'avais rien mangé depuis la veille.
A 9h10, nous nous sommes arrêtés en gare de : Le Creusot-Montceau-les-Mines-Montchanin : le plus long nom pour une gare!
30 minutes plus tard, nous avons traversé sans arrêt la gare de Lyon-la-Part-Dieu, puis, pendant une heure, nous avons roulé vers Valence, avec vue occasionnelle sur le Rhône et vue fréquente sur l'A7!
Après un court arrêt à Valence, nous avons roulé vers Montélimar.
La vue de la centrale de Cruas, m'annoncait l'arrivée en gare, et, quelques minutes plus tard, le train entrait en gare, les parents m'attendaient.

Avant de rentrer à la SNCB, j'ai encore gouté au TGV, entre autres le TGV Nord dans le cadre d'une excursion avec le GTF.

Bruxelles-Ales en douze heures

Non, vous ne revez pas, j'ai bel et bien mis tout ce temps pour effectuer ce trajet, et, en plus en prenant le trajet ferroviaire le plus court!
Car le trajet le plus direct, se fait via Clermont-Ferrand, mais, c'est aussi le plus difficile!
N'oubliez pas que si la traversée du Bourbonnais se fait rapidement, au delà c'est la montagne.
J'avais en fait, envie de découvrir une des plus belles lignes de France : La ligne des Cevennes.
Cette ligne relie précisemment Clermont-Ferrand à Nimes, en passant par Brioude, Langeac, La Bastide, et, Ales : Liste non exsaustive.

Je pris tout d'abord le Thalys vers Paris, à cette époque la ligne grande vitesse n'était ouverte qu'à partir d'Antoing vers la France, et ce, depuis quelques mois.
C'est avec l'ouverture de cette premiere section que démarra réellement le service Thalys, en attendant l'ouverture integrale plus tard.
Pour la premiere fois, j'eprouvais la sensation de vitesse à coté du conducteur, merci a lui!.


Croisement avec un Thalys à l'entrée de la gare picarde.


Quelques minutes plus tard, nous croisons un Eurostar.

2 heures plus tard, et un rapide trajet en RER, je prenais gare de Lyon, un train à destination du Mont-Dore.
Parti avec 30 minutes de retard, pour cause de conducteur ayant oublie qu'il travaillait ce jour la, et, probablement encore dans les bras de Morphee, nous sommes enfin parti de Paris, tracté par une 22000.
Peu avant le départ, les voyageurs apprirent que la correspondance à Clermont-Ferrand serait assurée malgré le retard.
Nous avons atteind Clermont au bout d'un peu plus de 3 heures avec les arrêts caractéristiques du train grandes lignes, cad une première longue étape, puis, des petites étapes.
Pour donner une idée le premier arrêt était Nevers, gare située à 260 km de Paris.
Le train s'arrêta ensuite à Moulins, St-Germain-des Fosses, Vichy et Riom-Chatelguyon (A ne pas confondre avec Riom-es-Montagne qui ne se trouve pas très loin de là).
En gagre de Clermont-Ferrand, la 22000 fut décrochée pour laisser la place à deux 67400 en UM.
Sur la voie à coté attendaient deux RGP couplées à destination de Marseille, c'était mon train.

Quelques minutes plus tard, le train s'élancait vers la montagne, même si ce n'était qu'après un bon 100 km!
Le début de la ligne se fait à double voie, et, commune avec la ligne des Causses Clermond - Beziers.
Après la séparation avec la ligne des Causses en gare d'Arvant, la ligne continue à simple voie jusque Ales, les voyageurs descendant du train au fur et à mesure des arrêts qui se succédaient.
A noter qu'a Arvant, nous avons croisé un train spécial tracté par deux locomotives à vapeur.
A Brioude, nous avons eu droit a un quart d'heure d'arrêt, le Cevenol - Train de prestige de la ligne - étant en retard...
Après ce croisement tardif, le voyage à repris.
En gare de St-Georges d'Aurac, l'autorail pour Le-Puy attendait la correspondance.
Enfin, à Langeac, notre train retrouvait l'Allier qui juste après se transforme en une riviere de montagne puis un véritable torrent.
En effet, dès la sortie de la gare, la vallée se ressère et l'ascension commence.

Pas de route, très peu de maisons, seul le train ose se frotter a l'Allier, au prix de nombreux tunnels, et, presque toujours à flanc de montagne.
Durant la montée on distingue le long de la voie des filets de protection, l'alarme se déclenche si les fils bougent, ceci pour prévenir les chutes de pierres pouvant obstruer la voie.


Une vue du train...


...Et une autre.

Le sommet de la ligne se trouve à La Bastide-St Laurent les Bains.
A cette gare, se trouve la bifurcation de la ligne de Mende, mais nous redescendons maintenant sur Ales, avec des rampes de 2,5% : Vincennot appela cette section "l'escalier des géants"!
La descente se poursuit avec le passage près de Villefort du viaduc de l'Altier, le plus haut de la ligne, mais noyé dans les eaux du lac artificiel.
Peu après, nous passons a Genolhac, avec le viaduc en courbe de Chamborigaud.
Puis le train approche d'Ales, en longeant interminablement les anciens charbonnages et usines désaffectées.
En fin, nous sommes arrivés à Ales ou les parents m'attendaient.

Le retour fut nettement plus rapide, mais aussi nettement moins passionnant!
Les parents m'ont déposé à Valence, ou le TGV Marseille - Bruxelles me ramena (avec 1/2 h de retard).
Le retour s'effectua en 5 heures.
A l'heure actuelle, grace a l'ouverture en integralite de la LGV Lembeek-Esplechin (frontiere), il faut maintenant +/- 4h30 pour effectuer le même voyage.



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